La photo nous montre une croix, que nous appelons à Chalabre « La Croix des Pénitents ».
Elle est située dans la sacristie à gauche de l’hôtel, dans l’église de la ville, l’église de Notre Dame, ou comme dans les temps jadis dans l’église de la commodité.
Elle servait pour les processions, essentiellement, à la Saint-Pierre, patron de la ville avec ses clefs, à l’ascension et au 15 août à la Sainte Marie.
De nos jours, elle est enfermée, dans le cœur de cette église, proche et lointaine de la vision des habitants.
Sans vouloir relancer le processus des processions, la « dépoussiérer » serait une bonne chose.
De nombreuses églises ou abbayes étaient, dans toute la chrétienté, consacrées à la Sainte-Croix. En France, le monastère est fondé par Sainte-Radegonde à Poitiers, en Espagne et en Autriche par les abbayes cisterciennes de Santa-Creus et de Heiligenkreuz.
La croix n'est pas seule vénérée.
La dévotion du Moyen-Âge embrasse dans le même culte tous les instruments de la passion que le groupe a en une sorte de trophée, appelée les armes du Christ.
On leur attribuait une vertu magique comme au signe de croix.
Ce motif, essentiellement populaire, malgré son caractère héraldique, accompagne fréquemment les images du Christ de pitié,
ou de la messe de Saint-Georges auxquelles étaient attachées d'innombrables indulgences.
Les éléments qui entrent dans sa composition se sont peu à peu multipliés.
Au XIIIe siècle, ils étaient réduits à six : la couronne d'épines, la colonne et les verges de la flagellation, la croix, les clous, l’éponge et la lance de la transfixion.
Au XVe siècle, le rebut se complique. On ajoute les trente deniers de Judas, alignés ou tombant en cascade d'une bourse renversée,
la lanterne de Malchus et son oreille attachée au coutelas de Saint-Pierre, le coq du reniement, une tête qui crache, la main qui soufflète le Christ,
la colonne de la flagellation, l’aiguière (bassin du lavement des mains de Pilate), le voile de Véronique, la robe sans couture et les dés qui servirent à la tirer au sort,
le marteau qui enfonça les clous, l'échelle et les tenailles de la descente de croix.
Quand ces instruments ne sont pas disposés en panoplie, ils sont portés par des anges qui jouent le rôle de tenants d'armoiries.
À Solesme, l’angelot qui porte la bourse de Judas essuie une larme du coin de l'œil.
Les anges présentant les instruments de la passion figurent souvent au tympan des portails de cathédrale dans la scène du jugement dernier.
Une branche d’hysope était utilisée pour répandre son sang.
Une éponge imbibée de vinaigre fut tendue à Jésus au bout d’une branche d’hysope.
« Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. ».
Le titulus était aussi un petit écriteau qui énonçait le crime de la victime durant l'antiquité. Fixé habituellement sur un bâton, il était porté à l'avant du cortège du futur supplicié en sortant de la prison, et plus tard cloué sur la croix ou le poteau de supplice, au-dessus de la tête.
Son usage en tant que symbole religieux remonte plusieurs siècles avant l’époque du Christ et a une valeur universelle.
On en a un exemple dans la très ancienne religion indienne. Dans les grottes d'Elephanta, on peut voir une croix au-dessus de la tête d’un personnage.
Dans une autre peinture ancienne, le dieu Krishna est représenté avec six bras dont trois tiennent une croix.
Dans d’autres pays, la croix était également révérée dans l’Antiquité et on lui attribuait des pouvoirs mystiques.
Une encyclopédie fait l’observation suivante :
« On trouve le signe de la croix comme symbole sacré chez plusieurs nations de l’Antiquité que l’on peut en conséquence qualifier d’adeptes de la croix.
Le symbole de la croix semble avoir eu les significations les plus variées. Parfois, il renvoie au phallus utilisé dans le culte de l'amour, et d’autrefois à Vénus, déesse de l'amour. »
Pour Saint-Augustin, l'échelle de Jacob est le signe de l'ascension possible des hommes.
Pour Saint-Jérôme, l'échelle de Jacob redonne confiance au pécheur et rend humble le juste.
Alors que pour Chromace d'Aquilée, comme dans le texte antérieur d'Hippolyte, cette échelle dressée de la terre au ciel est la croix du Christ, qui peut mener au ciel...
Un autre thème, qui continuera à occuper une place importante dans l'exégèse médiévale, et qui aura des prolongements dans l'iconographie, est celui des quinze psaumes graduels...
sans doute chantés par les pèlerins juifs sur la route de Jérusalem...
Ces cantiques des montées évoquent la joie, l'appel à l'aide ou l'espérance dans le cheminement vers Sion...
Ces cantiques, qui manifestent les portes du ciel, par la comparaison avec l'échelle de Jacob et les cinq livres de Moïse (le Pentateuque) avec les dix préceptes de la Loi,
en forment les quinze échelons...
Ce symbolisme de quinze étapes spirituelles trouve un second fondement dans l'exégèse de la description du Temple d'Ezéchiel...
les sept degrés qui mènent aux portes du parvis extérieur, ajoutés aux huit degrés des portes du parvis intérieur, dans la vision du Temple futur de la nouvelle Jérusalem...
les quinze marches du Temple, et l'échelle de Jacob...
Le symbolisme de l'échelle ne se limite pas à l'utilisation des textes de l'Ancien Testament...
Certes, l'échelle de Jacob elle-même en est le signe direct...
Nous verrons que les deux montants de l'échelle de Jacob signifieront, pour la Règle de Saint-Benoît, le corps et l'âme, ou l'amour de Dieu et l'amour du prochain...
mais au IV siècle, Zénon de Vérone voit dans ces montants l'image des deux Testaments...
La Croix comme nouvelle Echelle de Jacob...L'adresse du Christ à Nathanaél.
Ces deux astres, que l'on appelle également luminaires, se trouvent représentés sur le tableau d'apprenti.
Depuis la nuit des temps, les humains ont accordés une grande importance à ces deux astres qui rythment l'apparition du jour et de la nuit.
De prime abord, selon la pensée TAOISTE, le jour est Yang, par opposition à la nuit qui est Yin.
Le soleil symbolise le principe actif, (le jour) et la lune le principe passif (la nuit).
Ces deux Astres apparaissent d'ailleurs dans toutes les formes de pensées existantes.
Aussi appelés en latin Arma Christi (« armes » du Christ, au sens héraldique et non guerrier), les principaux éléments que l’on trouve sont les suivants.
Ils sont rarement tous présents, mais ils peuvent figurer en très grand nombre, comme sur une Creu dels Improperis catalane qui n’en compte pas moins de deux cent quatorze
(certains étant représentés en plusieurs exemplaires):
Le rameau de l’accueil de Jésus à Jérusalem (et aussi symbole du martyre),
Le calice et le pain de la Cène.
La lanterne et les torches des gardes et la lanterne de la femme qui reconnaît Pierre,
L’épée de saint Pierre et l’oreille coupée au légionnaire Malchus,
Le coq qui chante le reniement de saint Pierre.
Le vase ou aiguière avec lequel ponce Pilate se lave les mains.
La colonne où Jésus est attaché,
Le fouet garni de pointes,
Une main (la gifle donnée à Jésus par le grand prêtre). Elle peut aussi représenter la main de Dieu.
La couronne d’épines,
La tunique sans couture de Jésus,
Les dés avec lesquels les soldats jouent,
Le manteau rouge jeté sur ses épaules,
Le sceptre de roseau.
Le linge de Véronique portant le visage du Christ.
Les croix des deux larrons,
L’écriteau INRI,
Le marteau,
Les clous,
La lance du centurion Longin qui perce le flanc du Christ,
L’éponge imbibée de vinaigre au bout d’une lance ou d’une branche d’hysope,
La coupe de boisson amère, le calice de l’agonie,
Deux mains, deux pieds percés, un cœur enflammé représentant les cinq blessures du Christ,
Les tenailles,
L’échelle de la descente de croix,
La bourse donnée à Judas pour sa trahison, et les trente deniers,
La corde avec laquelle Judas s’est pendu,
Le soleil et la lune (l’éclipse au moment de la mort de Jésus),
Deux anges.